FOUCAULT VA AU CINÉMA
- L'ECLAT CINÉMA
- 10 avr. 2011
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 juin 2020

Pour Foucault, le cinéma est une forme alternative de pensée rivalisant et relayant la pratique du philosophe sur le même plan mais avec des moyens différents. Le cinéma donne l’occasion de réfléchir sur les modalités et le sens de la pensée historique.
En effet, Foucault cherchait une méthode pour penser l’histoire autrement : une histoire qui loin de se soumettre à la linéarité d’une narration, mettrait davantage en évidence les évènements. Pour le philosophe, le cinéma ouvre la possibilité de saisir, à travers ces micros-procédures, une histoire non-héroïque qui s’inscrit dans les grands changements de régimes ou de lois.
A partir de la “démarche archéologique” du philosophe pour envisager l’Histoire et sa transmission, il s’agira de questionner le cinéma sur sa capacité à saisir, comprendre et à représenter l’Histoire.


L’AUTOBIOGRAPHIE DE NICOLAE CEAUSESCU
de Andrei Ujica (Roumanie, 2010, 3h, vostfr)
Dimanche 10 avril 2011 à 18h
En avant-première
« D’un point de vue formel, ‘L’autobiographie de Nicolae Ceausescu’ démontre qu’aujourd’hui, en utilisant exclusivement des images pré-existantes, il est possible de réaliser des oeuvres cinématographiques portant sur l’histoire récente, ayant un souffle épique similaire à celui que nous rencontrons dans les films historiques de ficton. »(Les Etats Généraux du documentaire de Lussas 2010)

PUNISHMENT PARK
de Peter Watkins (USA, 1970, 1h28, vostf)
Lundi 11 avril 2011 à 18h
avec Patrick Boland, Kent Foreman, Carmen Argenziano
Le conflit au Vietnam s’aggrave. Le Président des Etats-Unis décrète l’état d’urgence et met en application « le McCarran Act », une loi de 1950, qui autorise le gouvernement fédéral à placer en détention toute personne susceptible de mettre en péril la sécurité intérieure. « Dans cette mise à plat des discours et des méthodes des systèmes répressifs et disciplinaires tapis au sein même des démocraties, le film est voisin des thèses de Michel Foucault, quand bien ‘Surveiller et punir’ ne sera qu’en 1975, quatre ans après la réalisation du film » (Joachim Lepastier et Stéphane Tralongo – Kinok Magazine)

LACOMBE LUCIEN
de Louis Malle (France, 1974, 2h12)
Lundi 11 avril 2011 à 20h
séance animée par Cyril Laverger
Juin 1944. Lucien Lacombe, 15 ans, veut fuir son environnement familial et tente de s’engager dans la résistance, mais il est éconduit pour son jeune âge. Une rencontre fortuite avec un agent français de la gestapo lui ouvre d’autres horizons. Le jeune Lacombe accepte de participer aux différentes activités des auxiliaires de la police allemande …
A propos du film, Michel Foucault déclarait : « Quand on voit ces films, on apprend ce dont on doit se souvenir. Ne croyez pas tout ce qu’on vous a raconté autrefois. Il n’y a pas de héros. Et s’il n’y a pas de héros, c’est qu’il n’y a pas de lutte … »

LANCELOT DU LAC
de Robert Bresson (France-Italie, 1974, 1h25)
Mardi 12 avril 2011 à 18h
Séance animée par Thomas Golsenne
Après l’échec de la « quête du Graal », les chevaliers de la Table Ronde reviennent à la cour du Roi Arthur. Parmi eux, Lancelot s’éprend de la reine Guenièvre et subit pour elle une série d’épreuves. Le chevalier sera déchiré entre son devoir envers le Roi et son amour pour Guenièvre. Bresson, comme à son habitude ne montre que l’essentiel, il met en relation la tendresse des sentiments qui émane de cet amour et l’extrême violence des actions menées par les hommes de guerre.

POUR UN SEUL DE MES DEUX YEUX
d’Avi Mograbi (Israël, 2004, 1h40, vostf)
Mardi 12 avril 2011 à 20h
Exténué, le peuple crie sa colère et son désespoir. Avi Mograbi, cinéaste israélien, croit en la force du dialogue, avec les Palestiniens assiégés et avec l’armée israélienne omniprésente. Pour s’interroger sur le conflit israélo-palestinien, le réalisateur évoque les mythes de Samson et de Massada … « Le film pose une question fondamentale : Comment peut-on enseigner à ses enfants ce que l’on reproche à ses ennemis ? On peut du reste renverser cette interrogation, le ‘comment’ devenant alors ‘pourquoi’ : Pourquoi reprocher à ses ennemis ce que l’on enseigne à ses enfants ? » (ACID 2005)

LA MORT DE MARIA MALIBRAN
de Werner Schroeter (Suisse - Allemagne, 1971, 1h44, vostfr) / Prêt du Goethe Institut
Lundi 25 avril 2011 à 21h
Séance animée par Joseph Mouton
Selon la légende, Maria Malibran née à Paris en 1808, chanta au point d’en mourir à l’âge de 28 ans. Werner Schroeter crée un ensemble énigmatique de fragments de mélodrames autour de différents morceaux de musique. Foucault qui admirait le film, confia à Schroeter « qu’une des choses les plus frappantes du film est qu’on ne peut rien savoir sur ce qui se passe entre ces femmes, sur la nature de ces petits mondes, et en même temps, il y a une sorte de clarté, d’évidence ».

COMIZI D’AMORE
de Pier Paolo Pasolini (Italie, 1965, 1h30, vostfr)
Lundi 25 avril 2011 à 19h
Séance animée par Benoît Arnulf
Dans les rues, micro en main, Pier Paolo Pasolini interroge les Italiens sur leur sexualité. En 1977, à propos du film, Michel Foucault publie un article dans Le Monde qu’il intitule Les matins gris de la tolérance. Il écrit notamment : « Très loin du confessionnal, très loin aussi d’une enquête où, sous prétexte de discrétion, on interroge les choses les plus secrètes, ce sont des Propos de rue sur l’amour ».
"Foucault va au cinéma", de Patrice Maniglier et Dork Zabunyan : quand le philosophe fait son cinéma
Deux jeunes philosophes étudient la rencontre entre Foucault et l'image en mouvement.
Par Jean Birnbaum Publié le 10 février 2011
















Komentáře