En présence de Claire Simon, Véronique Aubouy, Luc Joulé
Animée par Marianne Khalili Roméo
Après avoir parcouru le cinéma indépendant dans le monde (Chine, Moyen-Orient, Europe de l’Est et Amérique du Nord), ce nouveau programme de Cinéma des Idées, porté par une actualité du cinéma français, présente des films d’artistes et des documentaires de création, du côté de l’invention, du pas de côté. « Adresse d’artistes » s’intéresse à des artistes qui franchissent des cadres et créent de l’inattendu, tandis que « Situations inventées » retient ceux qui choisissent de mettre en lumière ce qui n’est pas représenté.
Le bois dont les rêves sont faits
de Claire Simon (France, 2015, 2h24)
En avant première
Il y a des jours où on n’en peut plus de la ville. Alors on se souvient de la Nature, et on pense au Bois. On passe du trottoir au sentier et nous y voilà ! C’est un monde sauvage à portée de main, un lieu pour tous. Le paradis retrouvé ? Claire Simon sait aussi, comme personne, faire du documentaire un révélateur du versant caché de la réalité. Elle fait du documentaire une expérience de cinéma mille
fois plus emballante que bien des fictions qu’on peut voir.
C’est quoi ce travail ? de Luc Joulé et Sébastien Jousse (France, 2015, 1h40)
Ils sont au travail. Les salariés d’une usine qui produit 800.000 pièces d’automobile par jour et le compositeur Nicolas Frize dont la création musicale s’invente au cœur des ateliers. Chacun à leur manière, ils disent leur travail. Chacun à leur manière, ils posent la question : alors, c’est quoi le travail ?
Je suis Annemarie Schwarzenbach
de Véronique Aubuy (France, 2014, 1h28)
Le film est une évocation libre de l'écrivain et grande voyageuse suisse des années 30, Annemarie Schwarzenbach. Un casting en 2014. De jeunes actrices jouent à passer des essais qui leur permettraient de décrocher le rôle de cette figure emblématique et sulfureuse de l’entre-deux guerres. En retrouvant ses attitudes, en jouant des scènes de sa vie, et en parlant d'elles-mêmes à travers le prisme de sa personnalité
fascinante et ambiguë, elles élaborent peu à peu un portrait sensible et subjectif entre joué et rejoué, entre singulier et pluriel, biographie publique et souvenir intime, nourri de la femme d'hier et de la jeune génération d'aujourd'hui. Peu à peu, la figure reconstituée et collective s'émancipe et trouve une vie propre et fictive.
La fête est finie
de Nicolas Burlaud (France, 2014, 1h12)
Partout en Europe, sous les assauts répétés des politiques d’aménagement, la ville se lisse, s’embourgeoise, s’uniformise. Cette transformation se fait au prix d’une exclusion des classes populaires. L’élection de Marseille au titre de « Capitale Européenne de la Culture » a permis une accélération spectaculaire de cette mutation. Là où brutalité et pelleteuses avaient pu cristalliser les résistances, les festivités nous ont plongés dans un état de stupeur. Elles n’ont laissé d’autre choix que de participer ou de se taire.
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