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  • Photo du rédacteurL'ECLAT CINÉMA

LAV DIAZ

Dernière mise à jour : 26 juin 2020


Découvert tardivement en France lors de la projection de Norte, the End of History au Festival de Cannes en 2013, Lav Diaz se révèle comme l’un des cinéastes les plus inspirés du moment, dont les œuvres comptent déjà parmi les plus percutantes du cinéma contemporain. L’ECLAT avec la complicité de Julien Gester et Patrice Blouin offre, à travers deux films du cinéaste philippin, une occasion de découvrir un pan de cette œuvre ample, qui s’impose d’emblée par sa beauté, sa rigueur esthétique et discursive impressionnante.


L'EDITO DE JULIEN GESTER

“L’art de Lav Diaz joint intimement le geste poétique au politique, entrelaçant deux stratégies historiques. La thématique obsessionnelle de ses films s’irrigue de l’histoire récente des Philippines, circonvoluant les deux décennies de dictature du président Marcos et son sanguinaire régime de loi martiale, dont l’écho se perçoit jusque dans ses œuvres à la trame contemporaine. Quant à l’esthétique de son cinéma, elle puise en des temps plus reculés encore, dans une tradition culturelle antérieure au débarquement des conquistadors mono- théistes - au regard de laquelle la mesure du temps en minutes, heures ou jours n’apparaît qu’une modalité de quantification de l’expérience du monde parmi d’autres, imposée et donnée pour acquise par le colonisateur occidental.” Julien Gester

“Le cinéma est encore très jeune. C'est une forme très jeune. Nous pouvons encore faire tant de choses avec. Nous pouvons jouer avec beaucoup de genres, avec de nombreuses structures. (...) Les œuvres culturelles sont plus importantes que la politique, que la religion. L'art est primordial dans l'éducation, en offrant aux gens de plus grandes perspectives.” Lav Diaz

DIAZ LAV


Né aux Philippines en 1958, Lavrente Indico Diaz grandit sous le règne de Ferdinand Marcos et pendant les années sanglantes de la loi martiale. Après des études d’économie et de droit, il signe des scénarios et réalise ses premiers courts métrages au milieu des années 1980. Il est égale- ment musicien et auteur de BD. Partageant sa vie entre New York et les Philippines, il met dix ans pour réaliser son premier long métrage en 2004 Evolution of a Filipino Family (2004) qui lui vaut une reconnais- sance internationale. Suivront une dizaine de films parcourant les festi- vals du monde entier et souvent récompensés. Lav Diaz est souvent donné en référence par de jeunes cinéastes dont les œuvres ont favorisé l’émergence d’une « nouvelle vague » philippine dans les années 2000.

 

Samedi 14 janvier à 14h - Présenté par Julien Gester

From What Is Before (Mula sa kung ano ang noon)

Philippines, 2014, 5h38, VOSTEN

Léopard d’or du Festival de Locarno en 2014

Pendant les deux années qui précèdent la proclamation par Ferdinand Mar- cos de la loi martiale en 1972, des évènements mystérieux et inexplicables surviennent dans un barrio côtier jusqu’ici négligé par l’État : des gémisse- ments proviennent de la forêt, des maisons sont brûlées, un homme se vide de son sang... Tandis que la communauté villageoise tombe en lambeaux, l’armée entre dans le village.

 

Samedi 14 janvier de 19h30 à 20h30 : Echanges sur le cinéma de Lav Diaz avec Julien Gester (animés par Patrice Blouin, professeur d’histoire des idées à la Villa Arson).

Samedi 14 janvier à 20h - Présenté par Julien Gester

The Woman Who Left (Ang Babaeng Humayo) Philippines, 2016, 3h46, VOSTF Lion d'Or du meilleur film de la 73e Mostra de Venise en 2016 En 1997, la princesse Diana meurt violemment dans un accident de voiture, le monde s’attriste par la mort de Mère Theresa... Et les Philippines sont sai- sies de peur. Le pays devient la capitale de l'enlèvement en Asie. L’obstina- tion de Lav Diaz « à reparcourir film après film l’histoire violente de son pays s’infiltre et coagule cette fois dans le parcours d’une femme, Horacia, qui re- couvre sa liberté après trente ans d’enfermement lorsque sa meilleure amie en prison confesse enfin l’avoir accusée à tort d’un crime, en fait commandité par un ex-amant jaloux ».


Julien Gester Julien Gester est journaliste, critique de cinéma et co-dirige le service Culture à Libération, où il a sou- vent écrit sur le cinéma de Lav Diaz. Par ailleurs musicien et chroniqueur dans l’émission La Dispute sur France Culture, il a précédemment travaillé aux Inrockuptibles et dirigé les pages Culture du maga- zine Grazia. Il réalise régulièrement des program- mations de films, notamment autour de la comédie américaine et du cinéma japonais. Il a également coordonné un guide du cinéma américain, collaboré à Vogue, Vanity Fair ou encore la revue Trafic, et pris part à plusieurs ouvrages collectifs, notamment une monographie de Nagisa Oshima et un livre d'en- tretiens avec Masaya Nakahara.

 

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